Le
patronat a toujours le mot pour rire, notamment quand il se gargarise
avec le dialogue social. Ainsi, chez le groupe Air Liquide, où on
pouvait constater en 2008 des situations anormales quant à
l’évolution salariale et professionnelle d’élus et mandatés
CGT. Malgré la preuve des inégalités flagrantes dont étaient
victimes onze militants syndicalistes, la direction ne voulait
accepter de régler qu’une partie du préjudice, et pour deux
d’entre eux seulement. Plaintes, tribunal, prud’hommes, cour
d’appel, parcours judiciaire tortueux, mais, au final, sept
militants voient leurs discriminations reconnues. Air Liquide doit
donc cracher au bassinet, et pas qu’un peu : dommages et intérêts
(de 7 700 à 61 000 euros suivant les cas), salaires réévalués
avec effet rétroactif à 2009 (141 à 523 euros), condamnation pour
violation de l’accord syndical (sept fois 3 500 euros), plus 21 000
euros à verser à la Fédération nationale des industries chimiques
(CGT) pour discrimination syndicale, et pour finir 20 000 euros pour
deux militants pour préjudice subi pour leur santé (exposition à
l’amiante). Au total, une addition salée s’élevant à 700 000
euros. Moralité : la lutte paie, car de l’argent il y en a... dans
les poches du patronat.
★ Le Monde libertaire hebdo n° 1774
★ Le Monde libertaire hebdo n° 1774